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CDO-133

Les Cahiers de l’Orient: François Rachline, vous avez derrière vous plusieurs générations d’intellectuels juifs nés en France qui ont été confrontés à la question laïque.

F. R.: Moi? Pas du tout! Mon père est né en Russie mais je suis né en France. Je suis de la première génération née en France, je suis un beur! Pour être exact, mon père, Lazare Rachline, né à Gorki en décembre 1905, est venu en France dans les bras de sa mère à trois mois. Il a été naturalisé français en 1938 et je suis né dix ans plus tard. Mes trois frères sont nés avant la guerre, et moi puis ma sœur sommes nés après. Ceci pour décrire le contexte familial. Mon père était un fervent partisan de la laïcité, je peux l’affirmer sans en avoir jamais parlé avec lui ni avoir trouvé le mot dans aucun de ses écrits. Ce qui n’est pas si surprenant, puisque le mot laïcité ne figure pas dans la loi du 9 décembre 1905, parfois appelée « loi de laïcité »…

C. O.: Vous faites pourtant remonter une certaine conception laïque ou pré-laïque du monde bien en amont du XXe siècle.

F. R. : Je lis la Bible avec une certaine attention et – les religieux juifs orthodoxes le savent-ils? – dans ce qu’on appelle les Dix Commandements, il en est un qui est souvent désigné comme le numéro deux, mais parfois comme une partie du numéro un, et qui dit, selon la traduction courante : « Tu n’auras pas d’autre dieu que moi ». Cette phrase très importante est généralement présentée comme le fondement du mono- théisme. En fait, c’est plus compliqué. L’hébreu biblique permet tout à fait d’écrire « Tu n’auras pas d’autre dieu que moi », or ce qui est écrit, c’est, textuellement : « Lo yihyèh lékha » (« Il n’y aura pas pour toi (lekha) des Elohim inauthentiques sur mes faces » – Exode, 20/3). Je crois qu’il y a là quelque chose qui rend compatible, loin dans l’histoire, l’un des fondements du judaïsme avec une certaine laïcité à la française.

C. O. : Expliquez-nous !

F. R.: Première chose très importante, ce petit « pour toi »: voilà la règle pour toi, tu ne devras donc pas l’imposer aux autres. Deuxième chose très importante aussi, « des Elohim »: ce pluriel montre que la Bible reconnaît l’existence de plusieurs Elohim. Dans le Deutéronome, YHWH, le Tétragramme (assi milé à une divinité) dit: les hommes adorent des statues, des idoles, c’est moi qui les leur ai données, autrement dit j’ai créé le polythéisme (Deutéronome, 4/19). Que signifie l’expression « des Elohim inauthentiques » ? Non pas qu’il n’y a qu’un seul Dieu et que tous les autres ne valent rien, mais que la référence aux Elohim d’Israël, c’est-à-dire le Tétragramme, est un refus absolu de toute représentation. Pourquoi? Parce qu’une forme, une statue, n’a pas d’intérieur, elle n’a qu’un extérieur. Or le fondement du judaïsme est de renvoyer, pour ce qui est de la divinité, au Tétragramme, qui n’est pas représentable et n’a pas de nom. Quand Moïse demande « Quel est ton nom ? », la réponse dans l’Exode (3/14) est: « Je serai ce que je serai ». Quand il demande de la part de qui il doit parler aux Hébreux, la réponse est : « Tu leur diras que tu viens de la part du Dieu de leurs pères, de l’Elohim d’Abraham, de l’Elohim d’Isaac, de l’Elohim de Jacob ». Il faut noter que l’hébreu ne dit pas « au nom de l’Elohim d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » : Elohim est nommé trois fois, comme s’il y en avait trois différents.

Dans la Bible, chaque fois qu’on rencontre le Tétragramme, on contourne l’impossibilité de le nommer en employant un surnom, qui est toujours un pluriel, comme Adonaï et Elohim. Pour un peuple qui a, paraît-il, inventé le monothéisme, c’est intéressant. À la question « Quel est ton nom? » la réponse est tout simplement « Je serai ». Le « Dieu » des Hébreux s’appelle « Je serai »! Évidemment, tout le monde essaie de traduire, d’en faire un nom – Yahvé, Jéhovah qui remonte au XVIe siècle – ou l’Éternel. Dans un livre que je viens d’écrire, Un monothéisme sans dieu, je m’efforce de montrer que le mono- théisme n’épuise pas le concept de YHWH. L’injonction « il n’y aura pas pour toi… », sous-entendu « les autres peuvent faire comme ils veulent », me semble effectivement contenir en germe la possibilité ultérieure de la laïcité, à condition bien sûr que ces « autres » ne promeuvent pas l’assassinat, le vol et autres crimes. Contrairement au catholicisme, au protestantisme et à l’islam, qui pour des raisons historiques ont été expansionnistes, le judaïsme n’a pratiquement jamais été prosélyte, sauf sans doute au tout début. Les rabbins doivent même par trois fois essayer de dissuader celui ou celle qui veut se convertir au judaïsme. Il me semble qu’à partir du moment où le fond philosophique consiste à dire: « Écoutez, moi je pense ça, vous, pensez ce que vous voulez », il existe une compatibilité avec une règle qui dirait: « Pensez ce que vous voulez individuelle- ment, mais n’imposez ça à personne ». Et telle est ma lecture, parmi toutes celles qui sont possibles, de la laïcité : la dissociation entre l’espace public et l’espace privé, avec la protection de la croyance personnelle dans l’espace privé.

C. O. : Vous renvoyez donc la croyance au for intérieur ?

F. R.: Absolument. Même s’il est vrai qu’à partir du moment où l’espace public et l’espace privé se mélangent, où il y a pour le moins une porosité entre les deux comme c’est le cas aujourd’hui, cette acception de la laïcité s’applique moins naturellement. Je ne vois pas pourquoi un croyant devrait se sentir lésé d’une telle séparation. Comme je vous l’ai dit, le judaïsme individualise le rapport à « Dieu » et ne cherche à convertir personne. Pas de prosélytisme, cela signifie empêcher que quelqu’un affiche publiquement sa croyance et se sente autorisé à dire : « Voilà la vérité, tout le monde doit s’y conformer ». Le catholicisme a toujours prétendu qu’il avait généralisé une religion locale et cette prétention à l’universel – c’est le sens du mot catholique – fait que le salut ne peut passer que par le Sauveur et par l’Église. Sa définition de l’Universel doit s’appliquer à tous ; c’est le fondement philosophique de l’autoritarisme catholique.

Le judaïsme procède exactement à l’inverse, en partant de l’individu: si tu construis, toi, une éthique respectant les préceptes mosaïques, ceci devient le fondement de la liberté de tous. Tout comme l’impératif catégorique de Kant. C’est la loi de Moïse et le fondement de la Torah. Le judaïsme représente un tout petit nombre de gens – 15 millions sur l’ensemble du monde – quand le catholicisme et l’islam comptent chacun environ un milliard et demi de fidèles. Certes, les nazis ont encore réduit le nombre des juifs en les tuant, mais le constat reste le même: démographiquement, le judaïsme n’a pas marché. En revanche, son influence a été considérable. Un exemple : le shabbat, cette règle d’un jour de « repos » par semaine, a été universalisée. Un autre exemple : le sixième commandement, « Tu ne tueras pas ». Là encore, la traduction pose problème. L’hébreu ancien aurait tout à fait pu utiliser le verbe tuer, mais ce qui est écrit est: « Tu n’assassineras pas », ce qui est très différent. Quoi qu’il en soit, les Dix Commandements – l’invitation à ne pas assassiner, ne pas commettre d’adultère, ne pas porter de faux témoignages, à donner leur véritable poids à ses parents… – ont conquis le

monde. Les masses n’ont pas adhéré au judaïsme, mais celui- ci a profondément imprégné la culture universelle – c’est peut-être d’ailleurs ce qui énerve certains. En parcourant un grand arc historique, de 2018 avant Jésus-Christ à 2018 après Jésus-Christ, je suis convaincu que dans le tréfonds de la philosophie hébraïque, il y a quelque chose qui ne s’oppose pas à la laïcité, tout simplement parce que le régime dans lequel doit vivre l’homme – ou la femme – mosaïque est celui du respect de ce que pensent les autres.

C. O.: Il existe pourtant dans le judaïsme religieux de nombreuses prescriptions…

F. R.: Bien sûr, mais sauf chez les radicaux, fort peu nombreux, elles ne sont pas autoritaires. Ce sont des invitations, pas des obligations. Pourquoi ? En hébreu, il n’existe que deux temps, l’accompli et l’inaccompli. Prenons la formule « Aime ton prochain comme toi-même ». Là encore, la traduction la plus courante s’éloigne de ce que dit textuellement l’hébreu, à savoir: « Tu aimeras pour ton prochain ce que tu es, toi ». Quand on demandait à Hillel (110 av. J.-C.-10 ap. J.-C.) ce que cela voulait dire, il répondait: « Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». La signification est celle-ci: « à partir de maintenant et pour l’éternité, tu t’efforceras d’entretenir avec ton prochain une relation qui témoigne de ton respect à l’égard de toi-même ».

C. O. : Comment rattachez-vous cette tradition à la situa- tion de la France du XXe siècle et du début du XXIe siècle ?

F. R. : De façon très simple. Les juifs, qui représentent 1 % de la population française, n’ont pas posé de problèmes à la France. Depuis leur arrivée, qui s’étale sur des siècles (avec des périodes où ils furent chassés) et surtout depuis l’organisation institutionnelle du judaïsme par Napoléon, ils se sont assimilés. À tel point qu’un juif comme mon père, Lazare Rachline, déclare dans un discours de 1938 qu’il n’y a pas de peuple juif. Il existe des Français, des Allemands, et ils peuvent être de confession juive. En France, ils n’ont rien demandé de particulier, ils ont construit des synagogues, ont participé à la société, se sont battus quand il a fallu se battre. À titre personnel, j’ai été choqué lorsque le Premier ministre israélien, venu en France après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher [en 2015, ndlr], a incité les juifs à quitter ce pays. J’ai été choqué en tant que Français, même si je me sens solidaire d’Israël pour la raison principale que c’est la seule démocratie du Moyen-Orient – démocratie imparfaite comme elles le sont toutes, et qui à ce titre peut être critiquée. Je me sens de la même manière solidaire de la Grande-Bretagne et des États- Unis ou de l’Europe. Mais parmi toutes les composantes du judaïsme français, jamais je n’ai entendu quiconque remettre en cause le principe de laïcité, jamais, ni dans la pratique, ni dans les textes.

Dans ma vie, au gré des cérémonies amicales, mariages, baptêmes, enterrements… j’ai plus souvent fréquenté les églises que les synagogues ; mais chaque fois que je vais à la synagogue, je suis ému d’entendre réciter la prière pour la France et pour le peuple français (voir annexe). Cette prière est dite tous les vendredis et lors de toutes les fêtes religieuses. Les rabbins demandent à Dieu – puisqu’ils croient en Dieu – que la France soit forte, qu’elle soit respectée parmi les nations, qu’elle rayonne, car elle est un pays de liberté. Ces invocations, en français, sont ponctuées par les « amen » de l’assistance. Ce moment fait partie de la liturgie. Peu de gens le savent. Je voudrais souligner un autre point très important. Dans la philosophie du judaïsme, on peut supporter beaucoup de choses sans recourir à la violence. Israël, c’est différent, c’est un État souverain, et un État en guerre, on y pratique donc la raison d’État. Mais chez les juifs qui vivent en France et qui ont eu à subir des choses terribles pendant la guerre, il n’y a jamais eu de réaction violente du type aller assassiner des policiers qui avaient participé aux déportations. Ce manque de réaction collective face à l’agression est d’ailleurs très étrange et fait partie des grandes questions posées par la Shoah. Peut-être s’agit-il là de la primauté de la justice sur la vengeance.

C. O.: Croyez-vous que la laïcité française, qui a été beaucoup invoquée depuis les attentats de 2015, favorise la concorde civile, le « vivre-ensemble », pour reprendre l’expression consacrée ?

F. R.: Je le crois. C’est un concept qui permet de dire « je ne vous demande pas de régler votre comportement personnel sur le mien, je vous demande d’accepter ce que je suis, comme moi j’accepte ce que vous êtes ». La laïcité est un principe de reconnaissance mutuelle. Je vais plus loin. Il faut comprendre la nature profonde de la culture notre pays. Depuis la conquête romaine, c’est un territoire qui a été constamment envahi: par les Goths, les Lombards, les Francs, les Huns, les Arabes, les Normands… Et c’est un pays où l’on s’arrête: on a même retrouvé des implantations arabes dans le nord de la France. Il y a plusieurs raisons à ces installations successives: la première est qu’après la France, il y a l’Atlantique; et la deuxième est qu’on s’y trouve bien. Vous connaissez le proverbe allemand « Heureux comme Dieu en France » : la douceur du climat, la variété et la beauté des paysages en font un pays qui donne à rêver. Relisez Jules César, les premières pages de La Guerre des Gaules sont un régal. Il apprécie la sociabilité des Gaulois, leur conversation, même s’il les trouve versatiles et moins sûrs à la guerre que les Germains, que pourtant ils admirent !

César observe aussi que les tribus gauloises ne cessent de se faire la guerre. La France est si diverse, si tiraillée de forces centrifuges, que pour faire tenir ensemble toutes ses composantes, il a fallu développer un État fort, ce qui a été la mission des Mérovingiens, des Carolingiens et des Bourbons. Cet État est devenu si puissant qu’il a pu imposer l’État-Nation. La France, au fil de son histoire, a conçu une réponse éthique à son anarchie ethnique (l’expression est d’Elie Faure, dans les années 1930). Qu’est-ce qui permet de faire tenir ensemble des gens si dissemblables? Ce n’est pas une chose qui serait propre à certains d’entre eux, ce qui renforcerait les antagonismes, mais au contraire quelque chose qui est extérieur à chacun d’eux. L’intelligence, par exemple, qui fascine tant en France, est extérieure aux passions. Mais surtout la France a inventé une chose unique, incompréhensible ailleurs, qui est l’intérêt général. Aux États-Unis, chacun défend son point de vue et ses intérêts et à un moment donné, la Cour Suprême tranche et dit : « voilà la règle, pour le bien du pays ». L’intérêt général correspond davantage à notre culture française en ce qu’il est extérieur et supérieur à chacun de nous.

C. O. : Pour vous, la laïcité relève de l’intérêt général ?

F. R. : La laïcité participe de la même logique. Vous avez le droit d’être arabe, normand, lombard, pour reprendre les exemples du passé, mais ici, dans l’Hexagone, il n’est pas question que vous revendiquiez une identité particulière. L’assimilation est l’enfant de l’intérêt général construit progressivement. Les cultures et les origines diverses existent, elles en ont le droit, mais l’injonction implicite est de se fondre dans l’identité générale. La France est le véritable melting pot, ou le pot-au-feu, si vous préférez une image culinaire ; tout est mélangé et fondu ensemble. L’extrême droite rejette cette définition, mais ce n’est pas si surprenant : la France est un pays qui souvent refuse ce qu’il est ou ignore ce qu’il est.

Ce qui permet le mieux de comprendre la nature de la France, c’est la très longue liste des écrivains qui ne sont pas nés dans la langue française et qui ont choisi d’écrire en français. Du Cubain José Maria de Heredia à l’Italien Hector Bianciotti, en passant par l’Irlandais Samuel Beckett, l’Autrichien Rainer Maria Rilke, le Tchèque Milan Kundera, l’Amé- ricain Julien Green, le Roumain Eugène Ionesco, l’Albanais Ismaïl Kadaré, l’Égyptien Edmond Jabès… et des dizaines et des dizaines d’autres. Ce phénomène n’existe dans aucune autre langue, il est d’ailleurs peu connu. Que nous dit-il ? Que la langue française porte en permanence la diversité du peuple – et d’ailleurs est truffée d’exceptions.

La laïcité contient tout cela, mais elle organise la vie pratique : au XXe siècle, elle a pris toute sa dimension avec les nouveaux apports de populations auxquelles le message envoyé était « acceptez-vous les uns les autres ». La religion prenait forcément une place très importante puisqu’elle concernait, au moment de la loi « de laïcité » de 1905, l’écrasante majorité de la population. Même sans reconnaître aucun culte, la République se devait d’instaurer un dialogue avec tous. Cela fait partie de l’acceptation mutuelle. Il faut que chacun puisse prier dans un espace approprié. Je trouve par exemple scandaleux que des musulmans doivent prier dans la rue parce qu’il n’y a pas assez de place dans la mosquée, ou pas suffisamment de mosquées. Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier soldat tué par Mohammed Merah en 2012, a raconté devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE)2, son expérience alors qu’elle travaillait à la cantine dans une école : pour prier, elle s’isolait dans un coin ; un jour, le directeur la convoque et lui demande où elle prie ; tremblante, craignant de perdre son travail, elle lui montre l’endroit et il lui dit simplement : « C’est bon, mais pour prier il faut vous placer comme ça, parce que la direction de la Mecque, c’est par là ! » Il n’était pas du tout musulman, mais à mon sens il avait compris l’es- prit de la laïcité. Une personne dans le public a commencé sa question à Latifa Ibn Ziaten par ces mots: « Vous qui êtes musulmane… » ; elle l’a repris en disant « Je ne suis pas musulmane, Monsieur, je suis française ; ma confession ne regarde que moi ». Pourtant des gens sont choqués qu’elle porte le voile. Je crois qu’en France on s’était habitués pendant plusieurs décennies à une neutralité du vêtement, à peine ponctuée ici ou là d’une cornette, d’une robe de bure ou d’une kippa. L’arrivée de voiles ou de barbes islamiques choque notre habi- tus laïque, c’est vécu comme un prosélytisme déplacé. Pour ma part, je pense que nous vivons une époque où les gens veulent retrouver leurs racines arrachées par la sécularisation et la mondialisation, et sont à la recherche d’une identité, ce qui explique la résurgence d’un certain affichage religieux. Du moment qu’ils ne font pas de mal aux autres, et si cela leur fait du bien à eux, je n’y vois pas d’inconvénient.

ANNEXE _________________________
Prière pour la France, dite dans les synagogues françaises lors de chaque office (vendredi/samedi et fêtes). Source : rituel de l’Union libérale israélite.

Dieu éternel, Maître du Monde, Ta Providence embrasse les cieux et la terre ; la force et la puissance T’appartiennent ; par Toi seul tout s’élève et tout s’affermit. Bénis et protège la République française et le peuple français.
Que les rayons de Ta lumière éclairent ceux qui président aux destinées de l’État et font régner dans notre pays l’ordre et la justice. Amen.
Que la France vive heureuse et prospère, qu’elle soit forte et grande par l’union et la concorde, qu’elle jouisse d’une paix durable et conserve son rang glorieux parmi les nations. Amen. »