Inhumanité (2025)
Après une courte période où l’humanité a pu croire en la fin de l’histoire et en son progrès moral, la violence extrême a réapparu : massacres de masse, génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, féminicides, assassinats… Partout, les digues ont sauté – au point d’ébranler l’idée même d’ humanité , dont le visage se fragmente chaque jour davantage.
En auscultant sans complaisance notre époque sanguinaire, François Rachline démonte les mécanismes de la déshumanisation, de la confusion entre racines et identité, du vacillement de nos valeurs universalistes, pour mettre à jour une vérité troublante : nous portons tous en nous la capacité du pire. Une question s’impose : et si l’inhumanité était constitutive de l’être humain ? Dès lors, devant l’absence manifeste de remède face à la barbarie, faut-il désespérer de nous-mêmes ?
Un essai qui, en refusant les facilités moralisatrices, frappe juste et fort – et nous invite à regarder en face ce que nous sommes vraiment. Car c’est peut-être dans cette lucidité que réside notre dernière chance de rester humains.
Critiques
«Romancier, essayiste, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, François Rachline, actuellement vice-président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, a déjà publié, sous forme de courts volumes parus aux éditions Hermann, plusieurs méditations personnelles intéressantes. Il les prolonge avec ce texte, dont le point de départ est l’intensification des haines, massacres et génocides dans le monde contemporain. Comment y faire face ? Cette immense question, l’auteur l’aborde avec humilité et courage, d’une manière originale. Il considère en effet que la source du mal réside non dans quelque cruauté originaire de l’espèce humaine, mais avant tout dans la confusion actuelle entre racines et identité, et dans l’essentialisation des individus qui s’ensuit.
On oublie ainsi le principal, qui est d’apercevoir à quel point nous sommes étrangers à nous-mêmes. Reconnaître cette altérité en nous est pour François Rachline la voie royale pour élaborer nos conduites et pour éviter de devenir inhumain. Aux solutions éducatives, politiques et sociales, dont on connaît les résultats pour le moins limités, il ajoute donc cette voie difficile : une exploration personnelle, à laquelle chacun devrait s’astreindre. Cette confrontation de chaque sujet avec lui-même constitue à ses yeux l’indispensable premier pas vers l’atténuation des meurtres, ce qui suppose une efficacité de l’éthique. Clairement conduite, cette réflexion courageuse est à découvrir. R.-P. D.
»Roger-Pol Droit – Le Monde – 31 août 2025
«Profonde lucidité qui balaie les illusions d’un progrès moral irréversible. Les digues cèdent, et c’est l’idée même d’humanité qui se fissure.
Le XXe siècle et le premier quart du XXIe siècles ont vu remonter des gouffres que l’on croyait colmatés : massacres, génocides, crimes de guerre, …
Comment ausculter ce retour du sanglant, sans moralisme ni fard en essayant de démonter les engrenages de la déshumanisation ordinaire ? Et s’il fallait avancer cette hypothèse troublante que la possibilité du pire loge en chacun de nous. Et que faire alors ? Désespérer de l’humain, ou chercher une exigence plus ferme, une clarté qui oblige ?
Ce sont là les questions que pose François Rachline dans son nouvel essai paru aux éditions Hermann intitulé « Inhumanité», et sous-titré « Que faire face aux massacres et aux génocides ? »,
Un essai court et dense qui prend le temps du questionnement, sans slogans, qui regarde en face ce que nous sommes, pour y trouver peut-être, non pas l’innocence, mais une dernière chance de rester humain.
Pour écouter l'mission sur France Culture
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/talmudiques/inhumanite-9565111 »Marc-Alain Ouaknin – Talmudiques - France Culture – 14 septembre 2025